vendredi 21 mars 2008

Linguitique-Corrigé partiel 1 lexicologie

Corrigé : Partiel Lexicologie

Bouvard et Pécuchet page 232-233

1. "profession de foi"

I. Description morphologique et morphosyntaxique

Mot construit par composition : nom + préposition + nom

Inséparable et commutable

foi > mot simple

profession > construit par dérivation sur la base professer + suffixe -ion qui crée un nom féminin

profession de foi > Nom féminin déterminé par un article indéfini et COD du verbe "rédiger"

II. Approche sémantique

1. Sens en langue

Sens de déclaration publique ayant pour but de faire connaître ses intentions (base : professer)

foi : rend historiquement compte de l'assurance donné de tenir un engagement > "faire foi"

Beaucoup plus tard > croyance aux dogmes de la religion : "avoir a foi"

Le syntagme lexicalisé "profession de foi" peut représenter ces deux valeurs de "foi"

- rattache "foi" à des engagement intellectuels ou politiques

- principe religieux

Profession de foi :

1) déclaration écrite d'un candidat à une élection : la profession de foi fait partie du matériel électoral. Elle engage le candidat face aux électeurs. Il s'agit d'une page rédigée par le candidat à la députation ou à tout autre élection.

2) Chez les catholique, synonyme de communion solennelle c.a.d de la cérémonie au cours de laquelle l'enfant communie et renouvelle sa foi. Acte par lequel un religieux ou une religieuse s'engage définitivement après le noviça en prononçant ces voeux.

2. Sens en cotexte

microtextuellement :

Cadre de la déclaration écrite : engagement écrit.

Dans la proximité immédiate du mot on trouve : "carrière plus vaste" ; "Assemblée"; "Chambre des députés" > donc élection à la députation.

Le médecin souhaite se présenter à la députation, il a donc le besoin de rédiger cet engagement.

macrotextuellement :

La page entière évoque l'élection :

Assemblée ; république ; coalition ; destitution ; députation > cotexte électoral

Ce cotexte justifie le sens d'engagement écrit face aux électeurs

2. "délicatesse"

I. Description morphologique et morphosyntaxique

Mot construit par dérivation suffixale sur la base de l'adjectif "délicat" + suffixe "esse". Ce suffixe est catégorisateur de genre : mot féminin.

Il est sans doute un emprunt à l'italien. Il s'agit d'un nom féminin, c'est un nom abstrait dont l'emploi concret est rare.

On remarque surtout que le nom n'est pas déterminé. Il est complément du nom "lutte"

II. Approche sémantique

1. Sens en langue

Mot polysémique.

Il désigne la qualité de ce qui se distingue par sa finesse, sa légèreté, son aspect gracieux etc.

ex : la délicatesse d'un dessin

Il peut aussi renvoyer à la façon dont un objet est exécuté.

Délicatesse pour les aliments : qualité de ce qui est particulièrement fin

ex : délicatesse d'un met

Par métonymie, on obtient : une délicatesse > un met sucré, une confiserie ou des petits fours.

Trait accordé à une personne > finesse de ses traits, allure générale, grâce.

Trait comportemental

ex : délicatesse d'esprit

Pour désigner un comportement social : signale une qualité de réserve, discrétion, prévenance envers autrui.

C'est un nom qui peut aussi développer des valeurs négatives. > Délicatesse : caractère de ce qui est d'une grande fragilité

ex : délicatesse de santé

Expression lexicalisée : "être en délicatesse avec" : avoir maille à partir (ils se disputèrent pour quelque chose de rien du tout) ex : être en délicatesse avec la police

2. Sens en cotexte

microcotextuellement : renvoie à un comportement social "lutte de délicatesse". Ils se manifestèrent de la prévenance, rivalisant de gentillesse.

Déicatesse générée par l'autorit" qu'ils se portent, aucun des deux ne voulant vexer l'autre.

c'est une lutte de fausse modestie.

Le cotexte immédiat est très éclairant.

Deux qualités sont mise en relation avec "délicatess" : "prestance" et "toupet"

macrotextuellemet :

Ils ne font preuve d'aucune délicatesse envers les autres candidats.

Lignes 28-29 : Découragent Gorju de se présenter.

Ils jugent leurs idées meilleures que celles du médecin.

Délicatesse s'oppose dans le texte à "rustre" > propriété inverse absence de sociabilité.

3. "bouffarde"

I. Description morphologique et morphosyntaxique

Mot construit par dérivation sur la base nominale "bouffée" + suffixe "arde" catégorisation du genre féminin.

C'est un nom commun féminin singulier, déterminé par un possessif de la troisième personne qui renvoie au Capitaine. C'est le COD du verbe "fumer"

Le mot présente un registre argotique, familier du 19e siècle

II. Approche sémantique

Mot argotique qui désigne une grosse pipe à tuyau court.

"allumer sa bouffarde"

1821 : c'est la première fois que l'on trouve le mot écrit.

Il est donc très récent à l'époque de Flaubert

> Par extension "bouffarde" désigne n'importe quelle pipe mais dans le registre familier.

microcotextuellement :

On le trouve dans la proximité du verbe "fumer". L'homme qui l'a fume c'est le capitaine. Le mot "bouffarde" lui va bien dans la mesure où il est issu du registre familier, justement le capitaine cultive le côté populaire. C'est un mot à mettre au crédit du narrateur qui s'amuse du personnage.

Le mot est intégré à une phrase qui présente successivement tous les personnages et à chaque personnage est associé un attribut qui le caractérise.

macrocotextuellement :

Mot de registre populaire "crétin" ; "toupet".

"bouffarde" est lié à l'attitude désinvolte du capitaine l 20

4. "clabauderaient"

I. Description morphologique et morphosyntaxique

Mot construit sur la base verbale "clabauder"> verbe du premier groupe. La flexion -eraient est la marque d'une forme en -rai et -ent est la marque de la 6e personne.

Son emploi peut être à la fois transitif et intransitif.

Son sujet est un indéfini de la totalité : "tous"

Le mot est suivit d'un complément introduit par la préposition "contre"

Vocorbeil est la cible du procès du verbe clabauder.

Le mot est issu du registre littéraire.

II. Approche sémantique

1. Sens en langue

Sens historique : aboyer mal à propos pour un chien de chasse

Sens vivant actuellement : d'abord crier fort à tord et à travers puis critiquer injustement une personne en médisant sur ou contre elle.

transitif : clabauder quelque chose

2. Sens en cotexte

microcotextuellement :

Le pronom "tous" est anaphorique des "confrères" > ce sont donc les médecins confrères qui vont médire de Vocorbeil, pour le marginaliser, l'empêcher d'être élu.

macrocotexteullement :

l'idée de nuire au candidat est constante à la fin du texte

lignes 26 ; 28 ; 23

Plus généralement "clabauder" se rapporte aux verbes de locution qui sont présents tous au long du texte : "bavarder"; "prévient" ; "ordonna"

III. Paradigme lexical

On a Clabaudage, clabauderie, clabaudement mais ils veulent dire la même chose.

5. "garde champêtre"

Mot construit par composition : nom + adjectif

C'est un masculin singulier

Le nom "garde" est un mot simple tandis que l'adjectif "champêtre"est emprunté au latin "campester" qui voulais dire de la plaine ou de la campagne.

Il est ici déterminé par un article défini et il renvoie à Placquevert.

II. Approche sémantique

1. Sens en langue

garde : toute personne chargée de la surveillance d'un lieu ou d'une chose

champêtre : adjectif en emploi relationnel > de la campagne

Sens produit par la lexicalisation "garde champêtre" : agent municipal, agent qui garde et surveille les lieux de la commune. Il a le pouvoir de verbaliser, c'est un policier.

Il est charger de faire respecter le règlement. IL peut verbaliser tous ceux qui ne respecte pas les règlements propres à la commune : chapardeur, voleur de poules et pommes, braconniers.

LE syntagme lexicalisé est monosémique.

2. Sens en cotexte

microcotextuellement :

Palcquevert > "vieux militaire"

Signale que Placquevert est investi d'un pouvoir administratif mais ce n'est pas un militaire

"vieux militaire" crée juste une connivence avec un autre personnage

Il porte simpliement l'uniforme qui peut le faire assimiler à un militaire.

macrocotextuellement :

LE mot fait parti de la série des noms de métier qui est très présente dans le corpus : curé, notaire, docteur, instituteur

A cette énumération on rajoute "garde champêtre". On voit que c'est une instance respectée dans le village puisqu'il peut avoir l'ambition de se présenter à la députation. C'est donc un notable mais dans une moindre dimension que le docteur ou notaire.

Linguistique-TD Les formes en -ant

TD Les Formes en -ant : Bouvard et Pécuchet pages 64-66

ATTENTION : Ce TD est fait selon un plan intelligent donc il n'est pas fait pour nous sachez le, c'est juste le produit de l'ego de Madame Détrie et tout le monde sait très bien qu'elle est la seule personne douée d'intelligence. Donc pauvres larves que nous sommes ce TD ne nous sert à rien (Je me demande pourquoi je suis venue en cours ce jour là franchement, si madame se fait des autocours on a rien à faire en linguistique...)

INTRODUCTION

Les formes en -ant sont un héritage du latin. En reprenant le latin on a confondu adjectif verbal (amant, amantis) et le gérondif (amando).

Ces formes en -ant sont au nombre de 3 en français contemporain.

Elles représentent deux modes non personnel, non temporel : le mode participe et le mode gérondif. La troisième forme est l'adjectif verbal (forme de l'adjectif qualificatif). Cette dernière classe est obtenue par conversion ou dérivation impropre à partir d'un participe présent. De la même manière on peut obtenir d'autres classes grammaticales : des noms, accessoirement des préposition (pendant ; durant) et des adverbes (cependant)

I. Les critères de reconnaissances des formes en -ant

- Présence ou absence de la préposition "en" > pour discriminer gérondif et participe présent

La présence de "en" signale trois formes de gérondif dans le corpus : "en léguant au fruits"; "en souriant"; "en gardant"

- Base d'incidence > discrimination du gérondif et du participe présent

La base d'incidence du gérondif est une proposition entière

Complément adjoint de manière : "en léguant"

Complément circonstanciel de manière adjoint à la proposition principale > "en souriant"

Idem pour "en gardant leurs sabots"

La base d'incidence d'un participe présent est un nom ou un pronom

"le faisant passer pour un neveu" > base d'incidence "le bonhomme"

"le faisant passer pour" est épithète détaché de "il". C'est une périphrase verbale factitive

"bien que sachant à quoi s'en tenir" > base d'incidence "le neveu"; "sachant" est épithète détaché

"Ces deux fils légitimes ayant tournés" > base d'incidence "ces deux fils légitimes". C'est une forme composée qui marque l'accomplissement. C'est un épithète lié de "ces deux fils légitimes"

"Monsieur Alexandre exigeant au préalable" > base d'incidence "Monsieur Alexandre". C'est un épithète détaché.

"déplorant" > épithète détaché de "il" mit pour Bouvard

"s'apaisant" > base d'incidence "sieur Alexandre", épithète détaché de "sieur Alexandre"

"émondant, bêchant, binant, ..." > base d'incidence "ils" pour Bouvard et Pécuchet.

Ce sont des participes présents

II. Des critères morphosyntaxiques

Participes présents et gérondifs gardent la rection verbale

"en gardant leurs sabots" > COD

Ils n'ont pas la possibilité d'exprimer le temps par eux-même, ils empruntent leur temporalité au verbe principal.

Autres formes

- "habitants" : marque de l'accord pluriel "s". Ce n'est ni un gérondif, ni un participe.

"L'important" et "les habitants" sont déterminés par un articles défini. Ils appartiennent donc à la classe nominale, ils ont la fonction nominale

"les habitants" est complément du nom

"l'important" est sujet de la copule être

"habitants" conversion du participe présent du verbe habiter qui donne directement un nom.

"important" dérivation du participe présent d'importer qui donne un adjectif verbal puis un nom commun

Conclusion

On a trois formes du gérondif totalement normées et de base d'incidence préposotionelle

On a deux formes atypiques crées par conversion qui donne des noms

Toutes les autres formes étant des participes de forme simple ou composées et ayant pour base d'incidence un nom ou un pronom.

Linguistique-Les formes en -ant

LES FORMES EN -ANT : GÉRONDIF ; PARTICIPE PRÉSENT ET ADJECTIF VERBAL

Le gérondif et le participe sont des modes non personnels, non temporels et non autonomes. On trouve cependant des emplois autonomes mais ils sont elliptiques, ils sous-entendent un verbe (ex : En attendant Godot Beckett).

- non-temporel : ils ne sont inscrits dans le temps que grâce au verbe principal. Ils marquent la simultanéité par rapport au verbe principal. Ils présentent deux tiroirs verbaux (non-accompli > chantant et accompli > ayant chanté).

- non-personnel : (problèmes d'anacoluthes) En revanche, ils gardent la rection verbale.

L'adjectif verbal est une simple appellation qui rend compte de l'histoire du mot mais c'est un adjectif qualificatif à part entière. (pas de rection verbale)

I.Le gérondif

Aujourd'hui il ne présente pas de problème de reconnaissance car la préposition "en" est obligatoire. Elle est même parfois renforcée par l'adverbe "tout". La présence obligatoire de la préposition a été décrété en 1679, il faudra un siècle pour qu'elle soit appliquée. Il en va de même pour l'invariabilité.

Sauf pour les locutions lexicalisées :

chemin faisant > en parcourant le chemin

tambour battant > en battant le tambour

Problèmes des didascalies > ce sont des gérondifs et non des participes présents

On se rend compte avec ces exemples que le gérondif est à la limite de la classe du verbe et de l'adverbe.

Sa fonction est toujours celle d'un complément circonstanciel adjoint de phrase avec des valeurs variables qui dérivent toutes de la concomitance par rapport au procès principal.

- Complément circonstanciel de temps

ex : Fermer la porte en sortant > Quand vous sortirez ...

- Complément circonstanciel de manière

ex : La voiture démarre en rugissant > De quelle manière ?

- Complément circonstanciel de cause :

ex : en s'entraînant intensivement

- Concession

ex : Tout en étant doué, il perd ses matchs faute de concentration

- Hypothèse, condition :

ex : en travaillant d'avantage, il aurait réussi

> Dans tous les cas le gérondif a pour support le sujet du verbe principal. Ce n'était pas du tout le cas en français classique où les gérondifs pouvaient se présenter sans support.

Autres cas :

- Formes progressives qui s'exprime par "aller (emploi d'auxiliaire) + gérondif ou participe présent" > Ceci indique le déroulement continu d'un procès : c'est une périphrase aspectuelle

ex: le mal va en empirant

Mais cet emploi est rare de nos jours

ex : La Fontaine : " Notre grec s'allait plaignant" ou Gide : "Le chemin va se perdant" (Cet emploi par Gide s'explique parce qu'il aime les archaïsmes, c'est pour ça qu'on trouve cette forme chez lui)

2. Le participe en -ant

ex : Racine in Phèdre : " Charmant, jeune traînant tous les coeurs après soi"

COD de "traînant" > "tous les coeurs" et "après soi" est complément intégré contraint.$

"traînant" garde la rection verbale

"traînant" se rapporte à Thésée, qu'il permet de caractériser.

distinction entre adjectif verbal qui possède la rection adjectivale et le participe présent qui est invariable, il garde la rection verbale.

Le participe présent est totalement invariable, il garde la rection verbale, il permet de caractériser un nom. Il a cependant une fonction adjectivale > Il s'agit d'une forme adjectivale du verbe. Il a donc les mêmes fonction que l'adjectif : épithète détaché, épithète lié. Il peut parfois être attribut mais ce sont des cas litigieux qui ne sont pas possibles pour le participe présent normalement.

Problème :

ex : Le vent soufflant très fort, des tuiles se sont envolées du toit

"soufflant" est un participe présent qui caractérise le vent. Il est épithète lié de "le vent". Le groupe "Le vent soufflant très fort" est un syntagme participial détaché et donc mobile dans la phrase.

En français on fait fréquemment des anacoluthes consistant à prendre pour sujet du verbe principal un autre terme que le support du participe.

ex : Connaissant le finnois, on l'a invité à Helsinski > Cette forme est incorrecte mais elle est utilisée à l'oral

ex : Flauber in Bouvard et Pécuchet : "Etant seul, l'idée d'un cataclysme le troubla"

3. L'adjectif verbal (c'est une règle grammaticale mais qui a été faite surtout sur la base d'une discrimination orthographique)

Tous les participes présents ne donnent pas des adjectifs verbaux (ex : marchant)

L'adjectif verbal est un adjectif qualificatif. A ce titre il a donc la rection adjectivale.

Il peut subir le degré et les fonctions de l'adjectif (épithète ou attribut)

- Les verbes en -quer et -gner ont des participes en -quant et guant

ex : un élève fatiguant ses professeurs

le participe présent garde la base verbale, tandis que l'adjectif verbal la perd il s'écrirai "fatigant"

ex : vaquer à ses affaire

participe présent > vaquant

adjectif verbal > vacant

De même pour "convaincre"; "intriguer"; "provoquer" par exemple

- Opposition par la voyelle

ex : influencer

participe présent > influant

adjectif verbal > influent

Les verbes "précéder", "équivaloir" ; "différer" fonctionnent sur ce modèle

Cette particularité va parfois au-delà de l'adjectif

"différent" donne un nom de même qu'"adhérent"

Remarque sémantique :

La petite fille, obéissant, alla se coucher

La petite fille, obéissante, alla se coucher

La première phrase est la réponse à un ordre, c'est un phénomène ponctuel et limité dans le temps (participe présent) > cela fait référence à une action particulière.

La seconde phrase, l'adjectif verbal caractérise un comportement, une qualité constante.

Dans la phrase l'adjectif verbal et le participe présent ont la même fonction, ils sont épithètes détachés.

vendredi 14 mars 2008

De l'esprit potache de Beckett ^^

Beckett aime Descartes, il le lit, le relit, s'en sert pour faire un concours de poèmes qu'il gagne. Mais l'histoire d'amour ne s'arrête pas là, Beckett se sert encore de Descartes pour présenter, à Trinity, en 1930 une conférence intitulée "Le Concentrisme", théorie inexistante sur un poète français imaginaire, Jean de Chas, ironiquement suicidaire et auteur d'un Discours de la sortie. Beckett avait crée de toutes pièces une biographie de ce Jean de Chas, vaguement inspiré de détails personnels (lui donnant par exemple sa propre date de naissance le 13 avril 1906). Le sujet donna lieu à un débat. Il a été dit que quelques collègues tombèrent dans le panneau, certains laissant même entendre que ce prétendu poète et son mouvement ne leur était pas inconnu, et qu'ils apprécièrent peu la farce quand elle fut révélée, mais Beckett lui-même affirma catégoriquement que son assistance savait exactement à quoi s'en tenir.

mercredi 12 mars 2008

Littérature comparée nouvelle-Evolution du genre

11 février 2008
La nouvelle

14 e siècle
Nouvelle de Boccace Faucon, les premiers romantiques s'appuient sur cette nouvelle pour en tirer les principes du genre.

Nouvelle : récit bref, en prose. La plupart du temps au début le sujet des nouvelles est l'amour. Premier exemple Boccace et Chaucer.
étymologie : Italie novella. Au départ, c'est un fait nouveau. Par extension, récit de ce fait, plus exactement récit oral. On passe au fur et à mesure des texte de l'oral à l'écrit. Par extension enfin la définition du genre de la nouvelle devient : court récit en prose, un bref récit de fiction.

Le genre est crée au 14 e siècle. On retrouve les prémices du genre dans Les Métamorphoses d'Apullée (IIe siècle après JC). Texte d'Apulée retrace l'histoire millésinienne licencieuse .

Le genre apparaît donc au 14 e à la Renaissance. C'est une période de transition culturelle phénoménale. Dans les textes même apparaissent ces changements (notamment l'apparition de la bourgeoisie)

Autonomie du genre de la nouvelle. Ce n'est surtout pas un petit roman.

Ancêtre de la nouvelle :
Dans l'Antiquité : l'exemplum que l'on retrouve ensuite au Moyen Age.
Exemplum : argument d'autorité. Dans un raisonnement inductif. L'argumentation consiste à faire d'un cas particulier, un cas général. C'est une stratégie de persuasion. Dans l'Antiquité c'est une figure qui sert à amplifier le pathos.

Figure de la rhétorique dans l'Antiquité qui devient une figure de prédication au Moyen Age.

Dans l'Antiquité l'exemplum est pris dans la grandeur des siècles passés en comparaison ou pour mettre en avant la décadence présente. Il donne par exemple un héros à imiter. On constitue des collection d'exemplum, on les classe par des famille de cas. Ex : Les Exempla de Cornelius Nepos 100 - 25 avant JC. C'est une histoire des moeurs contemporaine. Comparaison Rome antique, Rome de son temps, illustre, infâme.

Changement de registre au Moyen Age.
Les exemplum servent à illustrer un sermon. Il est pris dans la Bible ou dans les textes sacrés, use parfois du symbolisme animal.

11-12 e siècles les exemplum sont d'abord utilisé sur des personnes de l'ordre chrétien, dans les monastères, puis font l'objet d'une diffusion populaire. Constitution de recueil de cas qui sont par exemple des vies de saints.
Les exempla sont utilisé pour lutter contre les hérésies. La diffusion touche un public nouveau, une population qui n'est pas convertie. Les exempla change donc de registre, petit à petit ils s'orientent vers la description des moeurs populaires. Exemples vulgaires, plus proche de la compréhension du peuple. L'exemplum quitte la sphère du religieux pour atteindre la sphère littéraire.

Chaucer Comte de Canterbury, vendeur d'indulgence.

Au 14 e comment fonctionne un exemplum ?

Leçon générale d'ordre théologique moral, mention d'une source, récit court, conclusion moralisante.

Remarque : L'exemplum dérive très vite vers le licencieux. La Réforme interdit le genre de l'exemple. Les prêches ne s'appuient plus là-dessus. Ils ne sont plus du tout persuasifs en terme théologique.

Au Moyen Age, les fabliaux sont aussi une des sources de la nouvelle.

La nouvelle prend le relais dans le domaine littéraire de ce qui faisait parti de la religion mais cela ne signifie pas que la nouvel perd toute sa valeur morale.

Évolution de du genre :

14 e siècle : naissance

16 e/ 17e : grande époque de la nouvelle

18 e : Conte philosophique (ce qui est différent de la nouvelle)

19e / 20e : grande époque de la nouvelle.

Boccace première moitié du 14 e siècle, il écrit le Décaméron 1349-1351. C'est un auteur érudit il connaît les langues mortes mais il écrit son texte en langue vernaculaire, en florentin. Dante l'a fait juste avant et pourtant la société est choquée par cette initiative.

Novelino, à Florence en 1260-1290 : ensemble anonyme de petits récits d'inspiration chevaleresque (manuscrit perdu). Représentent des marchands, des notaires à Florence pendant la guerre qui opposent les partisans du pape (Guelfes) et les partisans de la royauté donnée au germains (Gibelins). C'est un recueil qui donne sa préférence au pouvoir politique plutôt qu'au pouvoir théologique.
Le Novelino est composé de 100 récits comme le Décaméron. Ces récits sont repris de l'Antiquité ou du Moyen Age mais aussi de la littérature provençale. Ce sont des récits très courts, parfois juste un trait d'esprit. Les thèmes sont très variés. Mises en scène de personnages de la Bible (David, Salomé), Illustre (Socrate, Alexandre, Trajan), issus de la mythologie classique (Hercule) ou médiévale (le roi Arthur) ou des personnage historique comme Frédéric II. La matière du recueil est disparate et peu soudée. Style pauvre, syntaxe peu articulée, pas d'approfondissement des caractères des personnages.
C'est un des plus ancien témoignage du genre.

Boccace est considéré comme le véritable fondateur du genre de la nouvelle. Il opte pour un registre à dominante comique.
Malgré l'oeuvre de Dante, le Décaméron de Boccace est jugé indécent au niveau de la forme mais aussi dégradant par son contenu, par ses exemplum. En dépit ou à cause de ça, le succès est immédiat et large. La diffusion se fait rapidement en France et en Angleterre.

Décaméron :
Cycle de récit dédié aux femmes (ce qui fait aussi un objet de polémique).
Contexte : 1348 (Peste à Forence, une petite compagnie de dix (7 femmes et 3 hommes) personnes se retire à la campagne (sorte de nature idillique, de "jardin d'Eden", hors de la réalité, "pastorale") sur les collines de Florence. L'opposition entre cette campagne et la ville est constante.
Ouverture du recueil sur une description de la Peste. Chaque jour, pendant dix jours, on élit un roi qui préside au débat et choisi le thème des histoire qui vont être comtés durant la journée. Les thèmes tournent autour des possibilités de l'amour.

Nature des histoires : matières diverses, longueur variable, mais présence de constantes dans les récit.
Ce sont des petits tableaux satiriques des moeurs contemporain (hypocrisie sociale...), les récits passent en revu tout ce qui peut entraver le libre épanouissement raisonnable de l'individu (// culture humaniste). Chaque histoire illustre un aspect de l'amour (tous les sentiments qui peuvent s'y rattacher, la plupart du temps Boccace épouse le point de vue des femmes. Les récits forment un panorama de la réalité sociale de l'époque. Ils témoignent par exemple de la Bourgeoisie commerçante dont le point de vue est différent de celui de la féodalité. Les récit sont toujours suivis d'un commentaire qui fait oeuvre de morale. Le but de récit et toujours de distraire et d'enseigner.
Boccace dit que l'arme des femmes c'est la parole qu'elle savent très bien manier.

Boccace fixe un modèle qui traverse les siècles puisque les romantiques allemand du 19 e prenne appui sur son recueil.

Le Décaméron est un compilation de texte sur l'amour, c'est un principe esthétique au Moyen Age. Ce qui importe ce n'est pas le contenu mais la façon de le raconter qui importe. Les sources antérieures sont variées : récits entendus dans les soirées mondaines, exempla, paraboles bibliques, fabliaux, histoire colportés autour du bassin méditerranéen par les commerçants, histoire orale, folklorique, mais aussi littéraire, inspiration d'élégie, comédie, farce, Appulée Les Métamorphoses, romans provençaux.
La réécriture se fait surtout dans le sens du vraisemblable. Il y a donc un décalage le surnaturel, les mondes poreux tels qu'on voit la réalité au Moyen Age. (on s'achemine vers le réalisme littéraire du 19 e siècle). Boccace transfère les personnages dans le monde contemporain, les histoires humaines se font alors plus crédibles. Dans le Décaméron on trouve un panorama de toutes les classes sociales. Cependant les récits ne sont pas encore totalement débarrassé de la merveille.
Le contexte est réel, les personnages sont plus consistants, imitation linguistique, précision descriptive de la nature. On inscrit même dans la trame du récits des faits historiques (La peste à Florence par exemple).
Recueil témoignage sur le paysage florentin de l'époque, témoin aussi de la naissance du monde moderne.

La forme que fait naître Boccace va perdurer :
Mise en scène fictive de la réalité, nécessité d'être bref et distrayant, mode de construction par enchâssement des textes. L'auteur est présent dans son texte.
Ce système de narration est peu être emprunté au Mille et une nuits, texte persan du 8e 10e siècle traduit en arabe. Au départ il est destiné à l'éducation des Princes, c'est un récit exemplaire, au début c'est un récit politique mais pas du tout littéraire et folklorique. Il est transmis par le monde arabe au 13 e siècle, sa traduction française ne sera effective qu'au 18 e siècle. Le principe de construction peu aussi avoir été emprunté au Sept sages.
Boccace s'en est sûrement inspiré mais il donne un valeur structurelle inédite. Il fait une préface anonyme, une introduction (chronique de la peste et départ dans les collines), entre chaque histoire le narrateur intervient pour raconter le séjour et faire des description de la nature. L'auteur clôture le recueil en faisant un bilan des récits mais aussi en répondant aux attaques dont il est victime. Ce qui marque la responsabilité de l'auteur face à son texte, une appropriation de la matière, une fonction explicite (distraire et enseigner). C'est la naissance de la figure de l'auteur.

Littérature comparée nouvelle deuxième cours

Conte de de Chaucer 1387-1400
Texte inachevé. Il nous est parvenu plusieurs manuscrit tous différents notamment par rapport à l'ordre des contes présentés.
À la fin du 19e siècle, on décide de classer les contes dans une nouvelle édition selon les lieux et les dates du pèlerinage qui fait le cadre de la nouvelle. Le choix de l'organisation du recueil se fait en fonction de la progression géographique et temporelle des personnages. Adoption d'une structure progressive qui suit celle du voyage effectuée par les personnages.
Le texte est écrit en anglais moyen. Il mêle la prose et les vers mais aussi différents types de vers (octosyllabes et strophes brèves).
Comme chez Boccace, on note la présence d'un récit cadre : le pèlerinage. Les contes sont dits par une trentaine de pèlerins pour égayer la route.
Le périple démarre près de Londres et va jusqu'à Canterbury le sanctuaire de l'archevêque du 12e siècle Beket qui lors d'un conflit avec le roi est assassiné. Il est canonisé en 1173.

Grande diversité des narrateurs, différents de chez Boccace ou il existe une unité sociologique. Cette grande diversité de narrateur induit une grande diversité de point de vue sur le monde. On note aussi une grande diversité de genres : roman de chevalerie, conte de fée, mythologie ... tous les genres du Moyen-Age.
Brassage important, brassage d'un peu tous les genres qui se font à l'époque de Chaucer, mais aussi brassage social (narrateur : chevalier, meunier, cuisinier, juriste, bourgeois, mendiant, étudiant). Seul deux extrêmes ne sont pas représentés : le gueux et la haute aristocratie.

Le pèlerinage contient une dimension spirituelle affichée : idée médiévale de l'imitation du Christ, perception de la vie comme un voyage, un simple transit sur la terre. Le but étant de figurer le cheminement vers le salut de l'humanité.

Fin relative, rétraction : Chaucer (qui est un intellectuel, il a écrit de nombreux ouvrages théologiques) s'excuse d'avoir écrit cet ouvrage. Idée d'enseigner toujours en mettant en scène le mal.

La mise en scène de différents narrateurs permet à l'auteur de s'adresser à différent lecteurs (il souligne que son ouvrage est une matière pour tous les lecteurs) : "tous lecteurs se satisfera de mon ouvrage" --> libéralité au niveau de la lecture.

Prologue général et adresse particulière aux dames vertueuses. Le nom de l'auteur n'apparaît qu'à la fin . Au début le texte s'ouvre avec une galerie de portrait des narrateurs --> satire des métiers (les caractères ne sont pas finement données), ils permettent juste de lancer la machine narrative.

Deux histoires par narrateurs du chevalier au curé, ils racontent des histoires de jadis.
L'aubergiste lance le cours des récits et faits des commentaires.

Engagement dans le pèlerinage.
Les deux types de personnages que l'on ne trouve pas dans l'histoire ne sont pas représentés pour cause de réalisme, tout d'abord on ne les trouvent pas dans une auberge mais aussi d'autre part parce que l'auteur se débarrasse ainsi des questions d'actualité, il passe sous silence les inégalités de l'époque ce qui lui permet d'éviter la censure.

Deux types de structures : accumulation et pèlerinage :
Dynamique (marche), communauté de hasard (agglomération). Plus de dynamique dans la matière narrée. Orienté quand même par la salut (pèlerinage).
Deux sens : spirituel mais dimension humaine très forte aussi.

Rapport d'analogie : vision spirituelle salut et démarche du pèlerinage. Ce qui est différent de Boccace, qui représente un univers clôt et statique. Pas de progression logique, c'est l'immanence, la position de l'auteur est beaucoup plus contemplative.

Chez Chaucer : les personnages sont hybrides, fabriqués de bien et de mal. Il n'existe pas d'espace moral tranché. La vision de l'homme est contrastée, elle est plus complexe.

Critique faite à Chaucer :
Sa matière est emprunté au Décaméron de Boccace, il est accusé de plagiat, mais le font narratif du Moyen-Age est commun. C'est au niveau de la forme que se situe l'innovation (comment adapter l'histoire en résonance avec le contexte contemporain ? )

Après Chaucer le genre de la nouvelle végète. On imite Boccace.
Dès 1414 traduction française du Décaméron de Boccace et les imitations se multiplies. Le point d'appui des nouvelles est la traduction des fabliaux (fables picardes). Ce sont des récits courts au 12e et 15e siècle en vers octosyllabiques à rimes plates. Ces textes sont destinés à être lus en public. C'est en général une satire du Clergé, qui met en scène des personnages types (le cocu, la gourmande, femmes légères) ce types de récits courts est différents des exempla.
Le but des fablaux est de faire rire tout le monde, ce ne sont pas des récits édifiants. Nous avons conservé 150 fabliaux.
1461 : À la cours de Bourgogne recueil des Cents nouvelles nouvelles > C'est un récit qui met en scène des cocus et des moines paillards.
Les textes italiens passent aussi en Espagne. Mais le texte subit un coup d'arrêt, il est mis à l'index par l'inquisition en 1551.

En 1550 il n'existe pas de distinction entre nouvelle et conte jusqu'au début du 18e siècle. La seule distinction étant que la nouvelle représente une anecdote singulière plutôt récente et le conte un schéma folklorique adapté en moderne.

16e-17e siècle deuxième phase : traduction des textes italiens
Le mode de publication est différent, la nouvelle est souvent insérée à l'intérieur même d'un roman.
ex : Le Livre du courtisan de Castiglione, qui est un guide du savoir être à la cours. Au milieu des dialogues se glisse une nouvelle d'ambition littéraire qui se distingue donc du ton politique de l'ouvrage.

Définition de l'évolution
C'est une période foisonnante.
La nouvelle présente tout d'abord un registre comique le plus simple. Au fil du 16e siècle cette tonalité s'assombrit (milieu du 16e).
1530 Bonaventure du Perrier écrit dans le ton rabelaisien
Jacques Yver Le printemps 1572 : événements tragiques, sanglants et plus long commentaires de nature morale.

On note quatre cycles dans la période 1550-1615
Deux cycles italiens, un cycle français et un cycle espagnol, évolution notable du genre.

Cycles italiens

Starparola

Les nuits facétieuses 1550-1553, la traduction française date de 1560. Il introduit le merveilleux dans la nouvelle en puisant dans les contes populaires.
(Straparola terme qui évoque "parler à tord et à travers", "parler mal".
Ce recueil contient 25 textes. C'est un recueil qui reçoit un très bon accueil, trois ans plus tard une réédition augmente le volume de 48 fables. On fait 23 rééditions en un demi siècle à chacune des rééditions on augmente le nombre de textes. Mais en 1605, le recueil subit la censure ecclésiastique.
Le procédé narratif est emprunté au Décaméron. Le narration situe un palais sur une île près de Venise, où une jeune femme réunit une cours de dix jeunes filles qui se trouvent en compagnie de jeunes hommes lors du Carnaval. Pour se divertir cinq jeunes filles doivent réciter une nouvelle ainsi qu'une énigme. La dernière nuit contient 13 histoires.

Bandello

Il écrit quatre recueils de 1524 à 1573 intitulé Nouvelles qui contient 214 histoire (une d'entre elle est l'histoire de Roméo et Juliette).
Il introduit également le tragique dans ses nouvelles. Il présente un intérêt particulier pour le crime passionnel, les cas étranges.
Il vient vivre en France.
Ces nouvelles traitent de crime politique, sentimentaux, de la folie, de catastrophes, d'horreur.
C'est en quelque sorte une des premières forme de roman policier.
Bandello présente une vision pessimiste de l'humanité, il traite des passions violente de l'homme qui le dépasse, la fortune règne sans contrepartie sur les hommes dans ses récits, les hommes ne sont pas maîtres d'eux-mêmes. Il présente aussi une vision trouble du monde, sans ordre.
Le récit cadre change d'apparence. Chaque récit est précédé d'un épître (envoie, dédicace). Les récits gagnent ainsi en autonomie. Il n'existe plus de groupement thématique des histoires. Bandello présente une structure ouverte, dans une apparence plus désordonnée, discontinue.
On note le marquage de l'auteur, par les dédicaces notamment.
On trouve dans les nouvelles des débats sur les questions politiques de l'époque. On trouve une grande diversité de registre de langue qui correspond au principe de fidélité à l'histoire raconté ce qui deviendra au 19e siècle un des ressorts du réalisme. (écriture détaillée, description du particulier).
En 1560, Bandello est traduit en Angleterre. Il influence le courant espagnol.
1559 à 1615 on trouve une édition française. On fait 40 éditions en 45 ans et on augmente à chaque fois le corpus.

Remarque : la traduction française supprime les nouvelles comiques.

Au 16e siècle on remarque une évolution du léger/grivoi, du thème majeur de l'amour sur son versant gai > les guerres de religion > le genre se noirci sous l'influence de Bandello les histoires deviennent tragiques.
Bandello vit en France pendant 25 ans.

1559 Marguerite de Navarre (soeur de François premier ) Hepthaméron
Elle va puiser dans les histoires de cours pour faire son roman.
Elle revendique la manière de Boccace mais aussi de concilier les exigences de cours.

Rapport à Boccace : C'est la même forme cadre qui est utilisée : il existe un prologue et des journées. Il y a dix personnages 5 hommes et 5 femmes. Les personnages font une retraite. Le récit se déroule sur 7 journées mais dix étaient envisagées seulement Marguerite de Navarre est morte.

Différence :
Dans la nature du commentaire : les histoires sont beaucoup plus commentés
Dans la nature des histoires : thèmes très variables, du plus basique ou plus complexe, du scabreux au très sérieux. Divers aspect de l'amour. L'approche est beaucoup plus complexe.
L'amour reste le fond des histoires mais il fait l'objet d'un exercice d'observation, d'ordre psychologique plus profond.
ex : recherche entre plaisir des sens et raison, excès des passions.
Composition alternée : histoire longue, histoire courte.
Il y a quand même aussi des histoires paillardes dans le recueil de Marguerite de Navarre.
On remarque aussi une alternance entre les narrateurs masculin et féminin, ce qui nous livre une alternance de point de vue.

Différences :
Le prologue annonce deux différences par rapport à Boccace.
- Vérité absolu des histoire / se tenir à l'écart et suspecter grandement la rhétorique des gens de lettres.
- Les personnages de Marguerite de Navarre sont forcés à la retraite à cause des conditions climatiques. Ils ne peuvent pas traverser le Pô et il se réfugient donc dans une abbaye aux pieds des Pyrénées
- Chez Boccace le cadre est paradisiaque / Chez Marguerite de Navarre, le cadre est une contrainte, source de désagrément et d'ennui. C'est un lieu que les personnages n'ont pas choisi.
- Les programmes narratif chez Marguerite de Navarre sont articulés sur deux modes : Lectures pieuses le matin et l'après-midi récit d'histoire.
- Principes de l'enchâssement mis en place qui est différent de chez Boccace où les commentaires et les passages descriptifs ne se font qu'en fin de journée. Chez Boccace les transition entre les histoires sont très rapides.
Chez Marguerite de Navarre, on trouve entre chaque histoire des dialogues qui forcent le lecteur à accorder autant d'attention aux histoires qu'aux commentaires.
La composition de la journée se modifie > Eclatement de la narration.
Le lien entre les histoires se dissout et les histoires s'autonomisent alors que chez Boccace c'est la série d'histoire qui importe.
Chez Marguerite de Navarre chaque histoire est traitée comme un cas. Les commentaires suivent directement l'histoire. Ce qui traduit une volonté de compréhension sans vouloir pour autant juger.
- Inspiration de type courtoise. Marguerite de Navarre insiste sur la dignité de la femme. Le choix de coeur dans les mariages.
- Chez Marguerite de Navarre les thèmes sont libres > les journées sont bigarrées. On remarque une plus grande variété de contenu Chez Marguerite de Navarre dont l'âge et les positons théologiques des personnages sont très différentes.
- Chez Boccace présence de l'auteur dans son texte, Chez Marguerite de Navarre elle n'apparaît que dans le prologue et à la fin de la 4e journée. Elle se montre beaucoup pus discrète que Boccace.
- Chez Marguerite de Navarre on trouve beaucoup moins de descriptions extérieures, peu de descriptions d'actions ; les lieux sont seulement mentionnés. Moins de réalisme extérieur mais elle gagne en réalisme intérieur.
La réalité du monde devient une réalité du langage : le monde n'est plus donné en tant que tel mais selon les propos que l'on a dessus.
- La notion de vérité est mentionnée dans le prologue et Marguerite revendique le refus du merveilleux. Elle se pose donc en opposition au Moyen Age et à Boccace. Les histoires de Marguerite de Navarre sont empruntés à un passé récent. Elle est contre la capacité fabulatrice.
La plupart des histoires ont pour origine la cours.
La vérité que revendique Marguerite de Navarre est plus morale que factuelle. On passe du cas au modèle moral, l'exemple à suivre ou non. C'est une inflexion qui vient des problèmes de religion et qui est absente chez Boccace. Ex : pendant la matinée on fait des commentaires sur les évangiles.

Problème de l'inachèvement du recueil : Comment se seraient terminés les débats ?
Le développement aurait sûrement conduit à une conversation générale des personnages à leur façon de voir le monde de la plus pieuse (Madame Oisille : c'est elle qui pousse à la lecture spirituelle).
C'est un texte qui passe du mondain au spirituel : vers la notion de grâce divine, de destiné.

La position de ce recueil résume une tradition (qui tient du burlesque) et ouvre le genre à des développements vers le tragique et l'épaisseur psychologiques des personnages.
Heptaméron est en quelque sorte un recueil de nouvelles qui marque une transition.

EN ESPAGNE

1613 : 12 Nouvelles exemplaires Cerventès
Nouvelle impulsion du genre. Ce recueil est le signe de la naissance de a nouvelle moderne.
Le thème majeur reste l'amour, la passion.
Attention particulière au réalisme, attention extrême aux détails(être, chose, monde). Ancrage des textes dans le moment, le contexte politique, social, religieux. (Petits faits vrais)
La contre réforme codifie les rapport sociaux et notamment le mariage qui devient alors un des thèmes majeurs des Nouvelles exemplaires. (Thème de 9 nouvelles/12)
C'est un thème moteur des récits, l'auteur étudie les cas d'application des lois sur le mariage à l'époque.
Les textes sont en dialogue avec un durcissement des règles sociales.
Chaque règles permettent d'élargir les possibilités de narration sans pour autant approuver les règles. Sous couvert d'accepter les règles, Cerventès fait des suggestions à travers sont récit. C'est une question de rhétorique. Et un rapport au rire qui est présent dans le texte. Le but des nouvelles étant plus d'explorer les possibilités que de respecter la vérité.

Le réalisme tient à la discussion des normes politiques et religieuses sur le mariage.
La caractérisation des personnages est plus poussée. En parallèle avec la pensée de Descarte qui se développe alors. La notion d'individu se structure.
Complexification du sujet : Chez Cervantès le personnage A n'est pas celui pour lequel on le prend, distinction entre paraître et être (cf "le licencié de verre").
La corruption, l'hypocrisie sont des thèmes récurrents.
La passion est donnée comme plus forte que la raison, les hommes sont dominés par leurs pulsions.
Développe l'idée que la vérité n'est pas dans le monde mais dans les regards que les hommes portent sur le monde > subjectivation de la vérité.
Démultiplication simultanée du réel : interprétation du réel qui est importante pour le compréhension du monde et de la vérité.
Rapport complexe entre illusion et réel : déclinaisons de faces différentes d'un être donc problème de la vérité.
Les Nouvelles exemplaires un exemple d'une vision de la réalité.

Chaque nouvelle est caractérisée par une matière qui varie (picaresque, chevaleresque, pastoral, tous ce que l'Espagne connaît).

Succès immédiat de ces nouvelles. Elles sont traduites deux ans après leur publication (par François de Rosset), elles vont servir de modèle concurrent à Bandello en France.
Le modèle italien crée des histoires tragiques essentiellement mais le développement ultérieur en France donne des nouvelles historiques et galantes.

Pourquoi utiliser le thème du mariage ?
Car il permet d'introduire le rapport entre individu et collectivité, la question du désir individuel, de la morale, et de la fonction de la société, du politique.


Au 17e il existe différents auteurs français de nouvelles.
On cherche à développer un modèle français.
Inflexion réaliste et pessimiste : pittoresque français, intrigues contemporaines, souci de cohérence.
Evolution interne au siècle : Rosser > histoires tragiques > galanteries et amours de cour > historique (attestée par les noms des personnages et de lieux)

1650-1700 : Une vingtaine de recueil de nouvelle paraissent ainsi qu'une centaine de nouvelles solitaires. Le genre est très représenté par des femmes.

François de Rosset Les histoires tragiques 1614-1615
Tout est violent et monstrueux.
C'est un écrivain moral, il condamne les faits qu'il rapporte. Il est fasciné par ce qui est hors norme. Son style est plat il se contente de la description des faits.


Claude Malingre 1635 Histoires tragiques il se concentre sur les cas de grands personnages.

Jean Pierre Camus publie une vingtaine de nouvelle dans un recueil d'Histoires tragiques 1628-1630 : sur le modèle de Rosset ; entre fascination et morale.

Rosset Histoires tragiques
Il se greffe sur Bandello, il prolonge et amplifie le genre. Il est lu (par Sade, Barbey d'Aurévily, Nodier, Stendhal...) jusqu'à la fin du 19e siècle.

Origine des histoires : Chroniques judiciaires, faits divers. Il est dans une époque (guerre de religion) où les faits divers sanglants sont nombreux.

Le recueil est augmenté au cours des fréquentes rééditions. Même à la mort de Rosset on augmente sont texte avec des textes d'autres auteur et on retranche même quelques unes de ses propres nouvelles. Chaque réédition est différente.

Ce sont des cas "pathologiques" qui sont décrits par Rosset dans le but d'en faire une édification : appeler à un équilibre social. Le cadre moral et didactique vise à endiguer l'horreur de l'époque.

Thème central : excès, débordement mais impératif d'enseigner (catharsis) à l'image des tragédies. Il utilise l'esthétique tragique : ébranler les coeurs pour édifier. Volonté de faire passer les hommes de la servitude des passion à la maîtrise de soi.

La hantise de Rosser vient du fait que la civilisation n'est pas établit de façon définitive ; la barbarie ne venant pas forcément de l'extérieur mais se tenant au contraire à l'intérieur même de l'homme.
Les personnages de Rosset sont bien souvent dépossédés de leur humanité. Rosset ne comprend pas de même que cette conduite n'a pas de sens.
Il envisage cependant des explications :
En général il envisage le diable mais aussi une autorité paternelle absolue (Histoire de la Folie de Foucault). La loi qui confère au père le pouvoir absolu sur le reste de la famille aboutit à l'écrasement du désir personnel qui revient (retour du refoulé) de façon incontournable et crée des conflits, des horreurs.
Rosset envisage une troisième cause : la fatalité

Position de Rosset par rapport à l'ordre social :
Les valeurs nobilaires sont en crise. Rosset célèbre le roi comme facteur d'ordre. Pas de remise en question de l'ordre établit. Il prétend même conforter le pouvoir royal par ses histoires qui font peur.

Thème de l'ambition :
plan politique : conspiration
plan individuel : sorcellerie, pacte diabolique
plan religieux : transgression de l'autorité divine par les athées

Littérature comparée nouvelle premier cours

Beckett Nouvelles et Textes pour rien

Textes écrits en 1942 pendant la guerre.
Beckett est irlandais, il a étudié les langues romanes (français, allemand, italien, espagnol). Il arrive en France vers 35. Il est alors lecteur d'anglais à l'école normale supérieure. Il commence à écrire son oeuvre en 37/38, il écrit en anglais. Pendant la seconde guerre mondiale il quitte Paris pour le sud (Roussillon), il fait parti de réseaux de résistance. Coupé de son milieu culturel de Paris et notamment de son compatriote et ami James Joyce. Il se met alors à écrire en français notamment des nouvelles. L'oeuvre de Beckett se poursuivra dans les deux langues (il se traduit lui-même ou plutôt se reformule).
Le bilinguisme introduit un rapport plus abstrait à la langue acquise. Orientation de plus en plus vers l'abstraction (répétition, langue qui s'appauvrit).
42-44 Nouvelles
Années 50 textes pour rien, ils sont plus désincarnés, plus abstraits. Ce n'est plus qu'une voix, sans attache (monologue inquiet sur sa capacité à parler, la mort n'est jamais loin mais elle n'arrive jamais non plus chez Beckett). Moyen minimaux pour la parole et la mise en scène.

Roman 51 en français L'innommable (impasse de l'écriture après la seconde guerre mondiale).

Bernard L'imitateur

Brautigan Tokyo Monatana Express (fin 50-84)

Écrivain traditionnel de la vague hippie. Il écrit au début des années 80 Tokyo Montana Express.
D'abord c'est un poète qui fait partie de la bohème de San Francisco.
Son oeuvre est assez clairement coupée en période et type d'écriture. C'est un excentrique. Ces récits dérapent souvent dans le surréalisme.
Les nouvelles sont très courtes, instantané de la pensée, Polaroïd.
Histoire personnelle, mais qui est aussi un témoignage de sa génération, de l'Amérique moderne et mythique.
Textes en apparence légers à partir desquels Brautigan reconstitue des pans entiers de l'histoire ou méditations sur les caractéristiques de la société contemporaine et intime.
Il se suicide.

Linguistique-Syntaxe-L'infinitif

L'INFINITIF

I. Morphologie de l'indicatif

Caractérisé par la consonne "r". L'infinitif donne du procès représenté par le verbe, l'image la plus virtuelle de toute la conjugaison.
Ce qui explique que dans un dictionnaire c'est l'infinitif qui serve d'entrer pour identifier le verbe. L'infinitif permet d'identifier le groupe.
1er groupe : -er
2e groupe : -ir et -issant au participe présent.
3e groupe : le reste des verbes, ils sont irréguliers

Les tiroirs verbaux
L'infinitif ne contient que 2 tiroirs verbaux
Un tiroir simple : l'infinitif présent (mais l'appellation est ambiguë) on l'appelle l'infinitif
L'infinitif composé (forme accomplie)
L'infinitif sous forme passive

Inapte à exprimer le temps, l'infinitif épouse la temporalité du verbe principal
ex : j'ai été contraint de travailler / après avoir travailler tu partira

L'infinitif est à la limite du verbe et du nom (ceci va nous servir de classement pour les infinitifs)


II. Syntaxe de l'infinitif

1. Emplois autonomes, comme noyau verbal de constructions incomplètes

a) L'infinitif délibératif précédé d'un morphème interrogatif
ex : Que faire ? ; Où aller ? ; Par où commencer ?
L'infinitif n'a pas de sujet grammatical mais le procès possède un support sémantique qu'il faut identifier dans le cotexte.

b) L'infinitif injonctif
ex : ralentir ; ne pas se pencher au dehors ; tirer ; pousser
Utilisé dans les recettes de cuisine, les posologies de médicament

c) L'infinitif expressif ou infinitif de protestation, il signale une émotion forte
ex : Me faire ça, à moi !
On trouve aussi l'infinitif expressif avec un support explicité
ex : Balzac Le Père Goriot "Un père, se cacher pour voir ses filles"

d) L'infinitif de narration
ex : La Fontaine "Grenouille aussitôt de sauter dans les ondes
Souvent introduite par la conjonction de coordination "et"
Il acquiert une valeur de passé simple et il signale l'enchaînement rapide des actions. Pour qu'on est un infinitif de narration il doit être précédé par le morphème "de" indice ou marqueur d'infinitif de narration.

2. L'infinitif noyau de périphrases, infinitif non-autonome

Il est pris dans une forme verbale complexe
Formation : un semi-auxilière plus un infinitif ou une périphrase claire.
L'infinitif quand il est pris dans ces formes verbales, il est le support sémantique (c'est lui qui véhicule le contenue sémantique. Il opère la sélection du sujet et des compléments.
Par contre le premier élément est porteur des désinences personnelles et temporelles.
Syntaxiquement tous les éléments de la périphrase sont interdépendants

a) Périphrase verbale à valeur temporelle
- futur proche : aller + infinitif
ex : Nous allons manger
- passé proche ou immédiat : venir de + infinitif
ex : Il vient de partir
Le procès a pris fin très récemment

b) Périphrases verbales à valeur aspetuelles
L'auxiliaire ou semi-auxiliaire permet de représenter le procès à tous les stades de sa réalisation. Depuis le tout début jusqu'au presque achèvement
- l'aspect imminent : être sur le point de ; être en passe de
- l'aspect inchoatif, qui marque la phase initiale : je me met à ; je commence à
- l'aspect terminal qui marque la dernière phase : finir de ; achever de
-l'aspect interruption du procès avant son terme : arrêter de ; cesser de
- périphrases continuatives : continuer de ; ne pas cesser de
Elles marquent la poursuite du procès
- périphrases progressives : être en train de
Montre l'action dans son déroulement
Ce qui équivaut à la périphrase "en être à"

c) La périphrase à valeur modale
La périphrase à valeur modale indique un point de vue particulier de l'action sur le procès.
- devoir + inf > devoir dans le sens d'obligation (mais devoir peut aussi exprimer la probabilité)
- pouvoir + inf > dans le sens "avoir la permission" de mais aussi pour exprimer la probabilité
- avoir + inf > exprime la même chose que devoir dans son sens d'obligation
- certains emplois de savoir, vouloir et oser
- aller > dans un sens hypothétique
ex : si tu allais te blesser...
- venir à > qui exprime aussi l'hypothèse
- faillir +inf
- manquer ou manquer de +inf
- penser ou croire > quasi réalisation non effective (= le procès ne se réalise pas)
ex : j'ai failli rater le train
ex : j'ai pensé ou cru mourir
- des périphrases qui expriment l'incertitude avec : croire, paraître, sembler
ex : on croit rêver
ex : cette solution paraît être la meillleure

d) La périphrase à valeur actencielle
Ce sont les voix propres au procès
- faire + inf > valeur facultative
ex : Pierre à fait découper le gâteau à Marie
- laisser + inf > valeur de tolérance
ex : Pierre laisse piétiner la pelouse par son chien

La périphrase à valeur actencielle permet de combiner deux procès dans une même phrase simple

Les périphrases diathétiques
- se faire + inf
ex : s'est fait punir par ses parents
- se voir + inf
ex : je me suis vue fermer la porte au nez
- se laisser + inf
ex : il s'est laisser dire des insanités
- s'entendre + inf
ex: il s'est entendu dire ses quatre vérités

3. Les emplois nominaux de l'infinitif

a) L'infinitif complément d'objet
ex : Paul a affirmé connaître le chemin
ex : Paul prétend avoir rencontré Marie
(la vois passive de ses phrases est très difficile à faire)
En fonction de C.O.D l'infinitif va être fréquemment par les prépositions "à" ou "de"
ex : le règlement interdit le tabac > le règlement interdit de fumer
Pour prouver que "de fumer" est bien C.O.D on pronominalise l'infinitif > le règlement l'interdit > "l'" est un pronom de forme C.O.D
ex : Marie apprend la natation à Pau > Marie apprend à nager à Paul

"de" est un indice de l'infinitif au même titre que le "to" anglais.

b) Autres fonctions nominales
L'infinitif en emploi nominal peut être :
- sujet
ex : souffler n'est pas jouer
- attribut
ex : partir, c'est mourir un peu (attention les jeunes on oubli pas que cette phrase est une forme de l'emphase faite par déplacement sinon la momie s'énerve)
- complément de déterminant
- complément du nom ou de l'adjectif
ex : la joie de vivre (ressentie seulement durant les cinq minutes de pauses de linguistique ou quand on a le droit de s'étirer "thanks God")
ex : fier de réussir
ex : prêt à partir
- complément circonstanciel
ex : après avoir travailler j'irai prendre l'air

c) L'infinitif de progrédience (cas particuliers)
Après certains verbes intransitifs de mouvement, l'infinitif construit directement ne saurait en aucune manière être considéré comme un complément d'objet direct (car verbe intransitif). Il n'est pas non plus déplaçable. On appelle alors sa fonction : progrédience. On peut l'apparenter à un complément circonstanciel de but intégré.
ex : Je vais à l'épicerie acheter un oignon (on peut gloser : dans le but d'acheter un oignon) = c'est un infinitif de progression

d) La substantivation achevée
L'infinitif est nominalisé (c'est un nom à part entière). C'est une conversion ou une dérivation impropre qui y amène.
ex : le rire, le savoir, le pouvoir, le déjeuner
Au 17e siècle c'est un procédé important de néologie

Remarques :
1 : Que l'infinitif soit en emploi verbal ou nominal, il garde la rection verbale.
ex : Ne pas travailler me plait
2 : Les anacoluthes sont très fréquentes avec l'infinitifs
ex : Après nous avoir mangé les hors d'oeuvre, le graçon nous a apporté le plat du jour
ex : "Et moi, que t'ai-je fait pour m'oublier ainsi ? " Musset
> effet : donner plus de relief à la phrase
3 : On a très fréquemment des ambiguïtés sur le plan de l'interprétation
ex : j'ai proposé à Pierre de rentrer
4 : Problèmes de construction verbale avec les verbes de perception : écouter, entendre, regarder, sentir et voir
ex : j'entends l'oiseau chanter
La grammaire traditionnelle a appelé le groupe "l'oiseaux chanter" une proposition subordonnée en plaquant la terminologie latine sur la syntaxe française mais il ne peut s'agir d'une subordonnée puisque qu'il n'y a pas de groupe sujet verbe et par conséquent il n'y a pas de proposition.
On analysera cette structure comme une proposition indépendante avec une construction à double objet "oiseau" et "chanter" étant considérés comme des C.O.D du verbe "entendre". La preuve étant qu'ils se pronominalisent en une forme de pronom objet. On dira donc que "l'oiseau" est un support sémantique du verbe "chanter".

Linguistique-Syntaxe-Les formes en -ant

LES FORMES EN -ANT : GÉRONDIF ; PARTICIPE PRÉSENT ET ADJECTIF VERBAL


Le gérondif et le participe sont des modes non personnels, non temporels et non autonomes. On trouve cependant des emplois autonomes mais ils sont elliptiques, ils sous-entendent un verbe (ex : En attendant Godot Beckett).
- non-temporel : ils ne sont inscrits dans le temps que grâce au verbe principal. Ils marquent la simultanéité par rapport au verbe principal. Ils présentent deux tiroirs verbaux (non-accompli > chantant et accompli > ayant chanté).
- non-personnel : (problèmes d'anacoluthes) En revanche, ils gardent la rection verbale.

L'adjectif verbal est une simple appellation qui rend compte de l'histoire du mot mais c'est un adjectif qualificatif à part entière. (pas de rection verbale)

I.Le gérondif
Aujourd'hui il ne présente pas de problème de reconnaissance car la préposition "en" est obligatoire. Elle est même parfois renforcée par l'adverbe "tout". La présence obligatoire de la préposition a été décrété en 1679, il faudra un siècle pour qu'elle soit appliquée. Il en va de même pour l'invariabilité.
Sauf pour les locutions lexicalisées :
chemin faisant > en parcourant le chemin
tambour battant > en battant le tambour
Problèmes des didascalies > ce sont des gérondifs et non des participes présents

On se rend compte avec ces exemples que le gérondif est à la limite de la classe du verbe et de l'adverbe.
Sa fonction est toujours celle d'un complément circonstanciel adjoint de phrase avec des valeurs variables qui dérivent toutes de la concomitance par rapport au procès principal.

dimanche 9 mars 2008

Littérature-17e/18e-La question dramatique

LA QUESTION DRAMATIQUE

I. Position du problème

Au 17/18e siècles la dramaturgie de l'intrigue se base sur la dramaturgie de l'action, d'après la Poétique d'Aristote qui est la référence depuis 1550. Mais c'est un texte incomplet (le volet sur la comédie est perdu), ce ne sont que des notes sur les cours donnés à ses élèves.
L'action pose problème chez Aristote.
Action = mythos > fable
C'est donc un terme ambiguë puisqu'il désigne à la fois le sujet d'une pièce et la manière de la construire.
Aristote ne définit pas le terme. Cependant l'action doit être orientée (cf polycop, chap 7)

A partir du 16e siècle sont publiés une série de textes théoriques.
Pelletier du Mans, Scaligner, Jean de la Taille théorisent les notion d'unité, d'action, moteur de la tragédie = terreur et pitié
Laudun d'Aigalier et de la Fresnaye, en marge théorisent la tragi-comédie (genre bâtard) où l'action est plus libre.

Deux textes de Chapelain
La Mésnardière systématise Chapelain. L'Abbé d'Aubignac reprend La Mésnardière, ce sont les trois vrais législateurs du classicisme. Ils mettent en place les notions de vraisemblance, conflit, unité.
Corneille propose un examen de ses pièces. Il parachève ainsi l'oeuvre des trois législateurs en la discutant en comparaison de toutes ses pièces.

Au 18e siècle les théoriciens s'interrogent sur le moyen de renouveler le genre.
Houdar de la Motte > unité d'intérêt, tragédie en prose
Voltaire > question de la tragédie nationale, tragédie exotique, tragédie sans amours, tragédie shakespirienne
De Belloy systématise Voltaire et la tragédie historique.

= flottement terminologique (indécision par rapport à la traduction d'Aristote). L'action dramatique est souvent perçue selon des plans différents.
L'action est définit par rapport à la temporalité, concept philosophique ou notions esthétiques.

II. Comment définir l'action dramatique selon les classiques ?

Marmontel, 1787, Éléments de littérature, fait une synthèse.
L'action fonctionne sur un double plan : la fable et l'intrigue
fable : sujet, histoire, action > inventio
intrigue : agencement de l'action, narration > dispositio

Ce qui débouche sur un double régime de l'action :
- une structure profonde (principe dynamique)
- une structure de surface (manifestations concrètes de cette action et de cette dynamique)

Dire c'est faire, parler c'est agir au théâtre : valeur performative du langage théâtral.
Conséquence : on va définir une dramaturgie de l'intrigue (du latin intricare > embrouiller)
L'action est définie selon une orientation > début/milieu/fin // Exposition/noeud/dénouement // Protase/épitase/Catastrophe
L'orientation véhicule une idée de renversement, de fortune.

Catalogue d'éléments : conflits familiaux, rivalité, inceste = manifestations concrètes de l'action qui vont reposer sur des rapport s dialectiques privilégiés (jeux d'opposition > rapports de force) : équilibre/déséquilibre ; tension/attente; sur le rythme : pause/enchaînement.
Ce sont des situations types que le spectateur va voir avec plaisir : tension extrême, coup de théâtre (la reconnaissance par exemple), deus ex machina ; le récit est une pause dans l'action.
L'action présentée est différente de l'action racontée (ellipse, récit, action externe > faits ; actions internes > dilemnes ; action collective/action privée ; action simple/action complexe)

III. Construction de l'action ("plan", "conduite de l'action")

Définition de Marmontel (cf photocop)

1. Principes esthétiques
L'esthétique se superpose à l'éthique

- La vérité : on distingue une action vrai (l'histoire) d'une action feinte (qui aurait pu arriver)

- La vraisemblance : ce qui découle de la mimesis (imitation améliorée de la nature).
Vraisemblance ordinaire : ce qui arrive plus souvent que son contraire
vraisemblance extraordinaire : ce qui arrive moins souvent que son contraire
C'est un concept ambiguë : confusion entre ce qui se passe sur scène et l'action elle-même > problématique de l'illusion.
Concerne à la fois le sujet et la manière dont on le déroule.
Contradiction : Boileau "le vrai n'est pas toujours vraisembable"

- La nécessité : une action est nécessaire quand elle n'est pas libre. Ceci garanti la cohérence de l'intrigue. Idée de concaténation des actions.
Il faut distinguer :
le nécessaire de besoin : logique d'un fait
et
le nécessaire de poète : coup de théâtre vraisemblable qui permet à l'action de se modifier hors de sa logique.
ex : deux ex machina (qui est proscrit par le théâtre mais fait parti du théâtre)

- L'intégrité : une action doit former un tout organisé expo/noeud/dénouement

2. Principes poétiques
Les unités : unité de temps, de lieu n'ont jamais posées de problème. C'est plus complexe pour l'unité d'action.
L'unité d'action est la pierre angulaire de la discussion sur le théâtre régulier contre le théâtre irrégulier (tragi-comédie).
Il faudrait parler unification de l'action : l'action est unifiée si elle répond à différents critères :
- fils intriciels noués sans qu'il soit possible de les disjoindre. Ils doivent être interdépendant, aucun ne peut être enlevé.
- fils secondaires (appelés épisodes) trouvent leur principe dès l'exposition et découlent de l'action principale.
- aucun événements ne doit être dû au hasard (différents du roman).
Dans la pratique c'est différent quand on prend en compte le goût du publique.

Cette idée d'unité d'action a eu trois épisodes :
- unité de principe : l'action est une quand ses éléments ont un même point de départ et convergent vers un même centre.
- unité de péril (Corneille) : l'action est une quand le personnage principal du début à la fin est dans un même péril (contre exemple : Horace)
- 18e siècle > unité d'intérêt : sorte d'assouplissement de la règle de Corneille, l'action est une quand un personnage concentre sur lui l'intérêt du spectateur (contre exemple : Andromaque)

Distinction entre action simple/implexe et complexe
- simple : situation initiale > csq 1> csq 2 > etc > dénouement. C'est linéaire, c'est une dramaturgie simple.
- implexe : situation initiale > csq 1
> csq 2 > csq 3
Schéma buissonant (dramaturgie baroque)
- complexe : plusieurs situations initiales donnent un schéma buissonant > arriver à l'imbroglio, hypertrophie de baroquisme à la limite du genre régulier (coïncidence hasard). Plus dans le goût du spectateur.

Les auteurs sont tiraillés entre la théorie (être reconnu) et la pratique (goût des spectateurs, plaisir du théâtre, résultats économiques).

Conduite de l'action
= Règle de division en cinq actes (Horace intermédiaire avec Aristote) formule de la tragédie et grande comédie.
Les actes sont séparés par des intermèdes
Chaque acte est une réplique miniature de la pièce (avec début, milieu et fin) > sorte de mise en abîme.
Les scènes sont délimités par les entrées et les sorties des personnages (apparaît avec d'Aubignac, il détermine les liaisons de scène)
Tragédies = constance entre scène et nombre de vers (1500-1800) > attention du publique (1h10 - 1H20)
Mais c'est aussi une question matérielle > remplacement des chandelles et sortir avant qu'il fasse nuit pour éviter les voleurs et les méchants.
Plus le nombre de scènes est élevé, plus le rythme est rapide : mouvement perpétuel des personnages.

Principe de crescendo/décrescendo (unité rythmique)
scène à climax, souvent des coups de théâtre

3. Structuration des actes et des scènes

- Actes : Équilibre entre les actes, ils doivent contenir à peu près le même nombre de scènes. On doit avoir au moins un climax (une scène à effet) dans chaque acte.
La dernière scène d'un acte débouche sur un trou : l'entracte.
Il faut que l'intérêt soit maintenu > suspens. Souvent c'est la scène où on prend des décisions.
On ne peut retrouver le même personnage à la première scène de l'acte suivant.

- Scènes : en fonction des entrées et des sorties. Les personnages secondaires créent se mouvement là.
Il existe différents types de scènes : climax/relache (monologue), scènes d'action, scène de liaison (pour permettre à la reine de venir avec ces 80 kg de robe).
Une scène a elle aussi un début, un milieu et une fin. Le climax peut être n'importe où, il peut même y en avoir plusieurs.
Scènes de délibération à la fois statiques et actives. Scène de jalousie, de duo amoureux.

4. De quelques formes de l'écriture dramatique liée à la problématique de l'action

"parler, c'est agir" > tyrannie de la tirade (mettre en valeur le style de l'auteur et aussi moyen de tirer l'attention sur l'auteur)
La tirade doit produire un effet > modifier l'action
ex : Acte IV, scène 5 Iphigénie : plaidoyer structuré comme un morceau de rhétorique : exorde, narration/proposition, affirmation/réfutation, péroraison.
Le récit est différent de l'idée d'action > tend vers le statisme, il est différent d'une dynamique, il ouvre sur quelque chose qui n'est pas sur scène (deux fois contradictoire avec le principe d'action). Mais il est toléré : on trouve des récits protatiques, oniriques, de dénouement.
Moyen rhétoriques de déguiser le récit : un autre personnage va venir le couper ("récit interrompu"). Rhétorique de l'hypotypose.
La problématique du récit est assez proche de la problématique du monologue. Le monologue est très employé dans la dramaturgie classique : c'est une pensée verbalisée, elle se distingue donc de l'action. Les auteurs essaient d'en faire un faux dialogue ou renforcer son côté artificiel.
Cas particulier des stances : entre le monologue, le récit et le dialogue.
Trois cas de figure du monologue : progression de l'action, pause dans l'action (elles servent souvent de liaison > c'est un critère de vraisemblance).
Excroissance de l'action : commentaire de l'action
Progression de l'action : délibératif ou commentatif
ex des stances l'action avance forcément
S'il est commentatif > informatif
l'aparté n'est pas signalée dans un texte classique ; lié au principe de la double énonciation dramatique, convention d'ordre méta-discursif, soulignement de l'action en train de se réaliser
les stichomythie : chaque réplique d'un dialogue est fondée sur un seul vers > accélération de l'action.