vendredi 21 mars 2008

Linguistique-Les formes en -ant

LES FORMES EN -ANT : GÉRONDIF ; PARTICIPE PRÉSENT ET ADJECTIF VERBAL

Le gérondif et le participe sont des modes non personnels, non temporels et non autonomes. On trouve cependant des emplois autonomes mais ils sont elliptiques, ils sous-entendent un verbe (ex : En attendant Godot Beckett).

- non-temporel : ils ne sont inscrits dans le temps que grâce au verbe principal. Ils marquent la simultanéité par rapport au verbe principal. Ils présentent deux tiroirs verbaux (non-accompli > chantant et accompli > ayant chanté).

- non-personnel : (problèmes d'anacoluthes) En revanche, ils gardent la rection verbale.

L'adjectif verbal est une simple appellation qui rend compte de l'histoire du mot mais c'est un adjectif qualificatif à part entière. (pas de rection verbale)

I.Le gérondif

Aujourd'hui il ne présente pas de problème de reconnaissance car la préposition "en" est obligatoire. Elle est même parfois renforcée par l'adverbe "tout". La présence obligatoire de la préposition a été décrété en 1679, il faudra un siècle pour qu'elle soit appliquée. Il en va de même pour l'invariabilité.

Sauf pour les locutions lexicalisées :

chemin faisant > en parcourant le chemin

tambour battant > en battant le tambour

Problèmes des didascalies > ce sont des gérondifs et non des participes présents

On se rend compte avec ces exemples que le gérondif est à la limite de la classe du verbe et de l'adverbe.

Sa fonction est toujours celle d'un complément circonstanciel adjoint de phrase avec des valeurs variables qui dérivent toutes de la concomitance par rapport au procès principal.

- Complément circonstanciel de temps

ex : Fermer la porte en sortant > Quand vous sortirez ...

- Complément circonstanciel de manière

ex : La voiture démarre en rugissant > De quelle manière ?

- Complément circonstanciel de cause :

ex : en s'entraînant intensivement

- Concession

ex : Tout en étant doué, il perd ses matchs faute de concentration

- Hypothèse, condition :

ex : en travaillant d'avantage, il aurait réussi

> Dans tous les cas le gérondif a pour support le sujet du verbe principal. Ce n'était pas du tout le cas en français classique où les gérondifs pouvaient se présenter sans support.

Autres cas :

- Formes progressives qui s'exprime par "aller (emploi d'auxiliaire) + gérondif ou participe présent" > Ceci indique le déroulement continu d'un procès : c'est une périphrase aspectuelle

ex: le mal va en empirant

Mais cet emploi est rare de nos jours

ex : La Fontaine : " Notre grec s'allait plaignant" ou Gide : "Le chemin va se perdant" (Cet emploi par Gide s'explique parce qu'il aime les archaïsmes, c'est pour ça qu'on trouve cette forme chez lui)

2. Le participe en -ant

ex : Racine in Phèdre : " Charmant, jeune traînant tous les coeurs après soi"

COD de "traînant" > "tous les coeurs" et "après soi" est complément intégré contraint.$

"traînant" garde la rection verbale

"traînant" se rapporte à Thésée, qu'il permet de caractériser.

distinction entre adjectif verbal qui possède la rection adjectivale et le participe présent qui est invariable, il garde la rection verbale.

Le participe présent est totalement invariable, il garde la rection verbale, il permet de caractériser un nom. Il a cependant une fonction adjectivale > Il s'agit d'une forme adjectivale du verbe. Il a donc les mêmes fonction que l'adjectif : épithète détaché, épithète lié. Il peut parfois être attribut mais ce sont des cas litigieux qui ne sont pas possibles pour le participe présent normalement.

Problème :

ex : Le vent soufflant très fort, des tuiles se sont envolées du toit

"soufflant" est un participe présent qui caractérise le vent. Il est épithète lié de "le vent". Le groupe "Le vent soufflant très fort" est un syntagme participial détaché et donc mobile dans la phrase.

En français on fait fréquemment des anacoluthes consistant à prendre pour sujet du verbe principal un autre terme que le support du participe.

ex : Connaissant le finnois, on l'a invité à Helsinski > Cette forme est incorrecte mais elle est utilisée à l'oral

ex : Flauber in Bouvard et Pécuchet : "Etant seul, l'idée d'un cataclysme le troubla"

3. L'adjectif verbal (c'est une règle grammaticale mais qui a été faite surtout sur la base d'une discrimination orthographique)

Tous les participes présents ne donnent pas des adjectifs verbaux (ex : marchant)

L'adjectif verbal est un adjectif qualificatif. A ce titre il a donc la rection adjectivale.

Il peut subir le degré et les fonctions de l'adjectif (épithète ou attribut)

- Les verbes en -quer et -gner ont des participes en -quant et guant

ex : un élève fatiguant ses professeurs

le participe présent garde la base verbale, tandis que l'adjectif verbal la perd il s'écrirai "fatigant"

ex : vaquer à ses affaire

participe présent > vaquant

adjectif verbal > vacant

De même pour "convaincre"; "intriguer"; "provoquer" par exemple

- Opposition par la voyelle

ex : influencer

participe présent > influant

adjectif verbal > influent

Les verbes "précéder", "équivaloir" ; "différer" fonctionnent sur ce modèle

Cette particularité va parfois au-delà de l'adjectif

"différent" donne un nom de même qu'"adhérent"

Remarque sémantique :

La petite fille, obéissant, alla se coucher

La petite fille, obéissante, alla se coucher

La première phrase est la réponse à un ordre, c'est un phénomène ponctuel et limité dans le temps (participe présent) > cela fait référence à une action particulière.

La seconde phrase, l'adjectif verbal caractérise un comportement, une qualité constante.

Dans la phrase l'adjectif verbal et le participe présent ont la même fonction, ils sont épithètes détachés.

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