Littérature-17e/18e-Genèse et référence
GENÈSE ET RÉFÉRENCES
I. Le classicisme plonge ses racines dans l'humanisme du XVIe siècle
L'humanisme : redécouverte des auteurs antiques et philosophie stoïcienne
Descarte Discours de la méthode > il rejette l'antiquité
Le classicisme récupère d'abord la doctrine de l'imitatio sur laquelle reposait déjà l'Antiquité.
Seulement l'imitation n'est pas servile. C'est plutôt une émulation, une inutrition ainsi que remaniement des modèles. C'est un travail de réécriture qui est dit "des Belles Lettres"> c'est une réécriture propre.
Ex : Aristote parle de réécriture telle une interprétation
C'est l'idée que dans tout texte crée va être lu une question d'intertextualité : dans les sujets, les formes de pensée
C'est aussi une idée de source
Les modèles sont à la fois présents et réécrites > paradoxe : retour vers les anciens mais aussi désir de s'en détacher.
Donc l'imitatio ce n'est pas la mimesis mais un dialogue avec les Anciens.
165 0-1715 : Querelle des Anciens et des Modernes
> Pétition de principe de cette idéologie du classicisme.
Mais les grands auteurs imitent moins les Anciens qu'on ne le pense. Ce qui justifie les préfaces dans le sens des jésuites.
Y-a-t-il un modèle ? Comment le traite-t-on ?
- Ils ont plus comme modèle des modèles italiens (Renaissance) et Espagnol (le siècle d'or)
- Lorsqu'ils s'exerce à l'imitato, c'est plutôt les modèles théoriques qui prévalent (tel qu'Aristote et Horace). L'hellénisme passe bien après le latinisme. On imite pas les grecs.
- L'imitatio subit aussi la loi des modes : c'est le cas des auteurs les plus classiques. On prend une référence qui n'est pas classicisante.
Par exemple les grecs : on imite plutôt les auteurs du Ve siècle avant JC. Les grands classiques, les dramaturges.
A Rome on imite plutôt les auteurs du 1er siècle après JC.
> Idée de rapport à l'Antiquité en passant par la Renaissance et une valeur ajouté, l'émulation
II. Rôle fondamental joué par la langue française
Il faut une littérature nationale qui se démarque de son socle latin et qui se démarque aussi des modèles espagnols et italiens. > Volonté politique de faire monter la France et en premier sur le plan du théâtre.
Cette idée commence avec Du Bellay en 1549 : Défense et illustration de la langue française avec aussi Villiers et Cotteret
1570 : Académie du Palais avec Henri III > Concentre le discours d'une même langue
Rôle de l'académie : Elle va orienté ses travaux vers le purisme linguistique, esthétique, éthique, politique.
Purisme :
- Politique : le français sera la langue de la royauté
- Linguistique : codification et norme du français
- Esthétique : mettre la langue en accord avec des valeurs : simplicité, noblesse
La langue pure est une langue forte en comparaison aux langues italienne et espagnole
Ces valeurs vont être présenté comme des valeurs universelles.
Fin 17e et début 18e siècle : exporter la langue
- Ethique : la langue sera le reflet des valeurs mondaines (valeurs de l'honnête homme)
1634 : Création de l'académie française. C'est le lieu d'élaboration de la norme linguistique.
Aspects de cette élaboration normative :
1) grammatisation de la langue.
1694 : Création de dictionnaires > ils enregistrent l'usage de la langue
2) Élaboration d'une poétique de la langue (clarté et élégance)
3) Élaboration de la définition d'une rhétorique. Le style est le signe de la grandeur de la langue
4) Travail d'histoire de la langue.
Dès le 17e siècle, idée de normalisation de la langue, puis par l'intermédiaire de l'Académie française.
Débat dans les salons.
La normalisation de la langue se cristallise sous la règne de Louis XIV
1647 Vaugelas Remarque sur la langue française = bon usage de la langue (cf polycopie), lien avec la morale.
Le classicisme
Fin 17e / début 18e
Les auteurs de dictionnaires
Ils ont des orientations différentes mais complémentaires
1680 > Richelet = termes de la conversation
1690 > Furetière = dictionnaire des domaines
1694 > dictionnaire de l'Académie = langue (exclue les termes bas), épuration de la langue
Thomas Corneille le complète avec des termes techniques.
= Ces différents dictionnaires offrent une vision globale de la langue française
Ces dictionnaires vont être complétés en 1160 par la grammaire de Port Royal
> On voit bien que la langue est un enjeu de ce que l'on appelle le classicisme.
Puisque le français est une langue universelle, on va l'exporter et en même temps on va en exporter le modèle :
politique : la monarchie
langue : codifiée, épurée, anoblie
III. Deux auteurs/textes majeurs : (constitution d'un idéal classique)
Il existe deux textes fondamentaux dans la constitution de l'idéal classique
- Perrault : 1688-1694 Parallèle des Anciens et des Modernes
1694 Le siècle de Louis le Grand
- Voltaire Le siècle de Louis XIV
Perrault est un partisan convaincu de la Monarchie de Louis XIV, il est aussi convaincu de la supériorité de ce siècle sur l'Antiquité.
1694 Le sicle de Louis le Grand, Perrault lit ce texte à l'académie, c'est un moment fondateur (cf photocopie)
Perrault cherche à développer l'idée de supériorité par rapport à l'antiquité en tant que système.
Il fixe trois idées dans l'imaginaire collectif (sans pour autant créer un système) :
- perfection de la langue français
- stabilité de la langue littéraire, politique (apogée d'un règne et d'une idéologie, Apogée du règne de Louis XIV
- Idée de supériorité (monumentalisation du 17e siècle)
1752 Volataire crée la notion de culture, de savoir. Il fait une historiographie du roi.
Publication du Siècle de Louis XIV
Il considère que le règne de Louis XIV cours sur deux siècle (50 ans équivaut alors à un siècle, il y a un amalgame)
Il constitue une liste (rhétorique) des possibilités de preuve
Preuve par l'exhaussions (preuve par le nombre), il cite une liste d'exemple apparemment objective. Il fait une liste d'auteurs, il choisit les meilleurs.
Effet = il étend le règne de Louis XIV et ainsi les 20 ans de règne de Louis XIV représentent deux siècles.
Le tableau historique : il propose de l'histoire une vision figée, ne présentant que les moments les plus glorieux.
> On arrive au même résultat que Perrault = la monumentalisation du règne de Louis XIV.
Voltaire sert l'idée de classicisme.
IV. Les valeurs du classicisme ou des classicismes (politiques, esthétiques, religieuses, éthique)
Politique :
Monarchistes, absolutisme et centralisateur, ce classicisme va produire une littérature académique. C'est un classicisme consensuel (on partage ces valeurs).
Il n'existe pas beaucoup de littérature protestantes
ex : 1690 Dictionnaire de Bayle
La littérature devient insolente quand elle n'est pas dans la norme
ex : La Fontaine est disgracier par Fouquet
Religion :
Catholique convaincu, bien pensant. Beaucoup d'auteurs sont des hommes d'Eglise.
Démonstration de cet idéal bien pensant dans la vision du quiétisme (doctrine du pur amour). Le quiétisme de madame Guyon va inspirer Fénelon.
Doctrine Janséniste : Madame de Lafayette / Racine
Ces courants extrêmes de la religion vont inspirer plusieurs auteurs.
La religion passe à la censure : l'Eglise se préoccupe de moralité du théâtre (peu d'allusions anti-monarchiques et anti-religieuses dans les textes)
Il existe aussi une forme laïque de cette littérature
ex : les moralistes qui sont un peu plus dégagés (La Fontaine ; La Bruyère)
Ethique :
Doctrine de l'honnête homme = il se situe dans une position médiane qui tend vers l'idéal plutôt que vers la réalité.
ex : Les Caractères de La Bruyère
Qualités : politesse des moeurs, Sens de la mesure, fait preuve de finesse et de culture
L'idée que véhicule cette doctrine est celle d'une médiocrité conforme
Esthétique :
Système complexe, c'est un ensemble d'horizon d'attente. Malgré tout on peut dégager un certain nombre d'idées.
3 pôles : - excellence - perfection - stabilité
A partir de ces trois pôles on déduit des valeurs qui deviennent au niveau du théâtre des concepts
- Imitation de la nature
Cette idée vient d'Aristote et de sa théorie de la mimesis. C'est une imitation qui repose sur une théorie du Beau, qui elle même repose sur une idée d'universalité, passé par le filtre de la raison.
Imiter la nature : Belle représentation de la nature = la nature corrigée par l'Art.
1er principe > Belle Nature : Pour un sujet beau on doit laisser de côté tout ce qui est bas.
A partir de là la conception de l'Art tend vers un idéal de perfection. Et on va inventer des rebuts de l'art : la monstruosité de Phèdre par exemple.
C'est une esthétique du naturel qui se construit
2e principe : Plaire et toucher (vient de l'Art Poétique d'Horace)
Plaire parce que jusque là on se trouvait au sein d'une littérature rébarbative.
3e Principe (si les deux autres fonctionnent)
Les deux premiers principes doivent converger vers le goût.
Le goût repose sur une notion de hiérarchie des genres :
- L'épopée > c'est le genre absolu qui présente des hommes et des actions supérieurs
- La tragédie > Hommes et actions supérieurs mais précipités vers une chute inéluctable
- La grande comédie > elle est claquée sur la tragédie. Elle met en scène la vie de l'honnête homme.
Genre poétique : Elégie, Idylle
Genre méprisable : Roman > l'imagination n'est pas tolérable / Les Fables
Le Goût s'oriente selon trois pôles esthétiques : Naturel ; Grâce ; Sublime
Naturel : Adaptation de la théorie de la Belle Nature. Il se définit par une question de convenance face au spectateur. Sobriété, Simplicité et Noblesse.
(Marivaux va bouleverser le système des fondements de l'esthétique classique
Grâce : Élégance > garantie de la clarté et de la pureté associée à un pratique de la langue.
Faciliter de manipulation des règles (opposée à cette grâce on trouve l'affectation, la préciosité)
Le père Bouhours va appeler ça le "je ne sais quoi" (cf photocop) dans Entretiens d'Ariste et Eugène 1671
Sublime : à certains moments la langue peut trouver une énergie et une force qu'aucune règle ne peut expliquer
- dépasse les règles
- extrême confiance dans les pouvoir de la parole > va préparer le théorie de la réception
Longin 1er siècle après JC Sur le sublime traduit en 1674 par Boileau = nouvelle adaptation des théories antiques au classicisme.
En liaison avec ces théories, on trouve un certain nombre de règles :
- Règles des unités : Corneille en parle, Racine les applique.
Unité d'action : rapport avec la constitution de l'intrigue. Le plus d'actions possible, épurer au possible l'action
Unité de temps : cohésion entre le temps de l'histoire et le temps de la narration. Règle des 2' heures définie par Chapelan en 1630
Unité de lieu : au sens large
Théâtre > le palais (soixante croquis de décor de théâtre) unification du lieu contrairement au Baroque
Comédie > Place de ville
- La vraisemblance se définit en parallèle avec la vérité (histoire)
cf phtocopie 2 > tout ce qui permet de dire ce qui devait être.
L'Abbé d'Aubignac théorise cette idée La pratique du théâtre
"la vraisemblance est ce qui est vraisemblable selon le sentiment commun des hommes" = ce qui est recevable pour tout le monde
- La bienséance (catégorie esthétique)
C'est la convenance morale. Les personnages doivent être convenables jusqu'au bout de la pièce.
Cette esthétique est une adaptation d'un idéal social qui est cristallisé autour du concept d'honnête homme.
Théorisé par l'Art Poétique de Boileau
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